Forêt de Huelgoat BreizhBretagne

S’il a pu advenir que l’on ait pris pour lui un bûcheron ou un charbonnier, il importe de noter que ceux-ci ne hantaient qu’une petite partie de la forêt, celle où les paysans voisins menaient paître leurs bêtes, les porcs surtout qui s’y nourrissaient de glands et de faines.
Quand on avait dépassé cette zone, on se trouvait devant le grand vide, devant l’inconnu. Au Moyen Age, dès l’époque franque, on distinguait la forêt proche de la forêt lointaine. Seule la première était exploitée, ses lisières servaient au pacage du bétail, mais la forêt lointaine restait déserte. Il peut être utile de rappeler que le mot de forêt ne désignait à l’origine que le canton boisé dont le seigneur se réservait la jouissance, elle s’opposait à la sylva comniunis, qui lui appartenait aussi, mais où les tenanciers pouvaient exercer leurs droits d’usage et de pâturage. Le mot forestis (sous-entendu silva) n’apparaît que dans la loi des Longobards et les Capitulaires de Charlemagne, c’était au sens propre la forêt royale. On a supposé qu’il provenait de forum, au sens de tribunal, en l’occurrence la cour de justice du roi;