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Voici ce que nous dit du Théâtre Médiéval, Monsieur B.Faivre, Directeur du Festival d'Avignon, dans le dictionnaire encyclopédique du théâtre publié chez Bordas.

Certes, ce texte est particulièrement synthétique, mais il a le mérite de nous éclairer sur le sujet.

Le Théâtre Médiéval s'est trouvé longtemps rabaissé ou ignoré. Sans doute parce qu'il prend à contre-pied les habitudes théâtrales qui sont les nôtres : depuis le XVIIe siècle, qui dit théâtre dit représentation donnée en régulier par des professionnels dans un édifice spécialement prévu pour cela (Amusant lorsque l'on songe à la Palme d'Or de Cannes '99 décernée à un film dont les acteurs sont des amateurs).

Rien de tel au Moyen Age; le théâtre y est discontinu, souvent limité à quelques fêtes annuelles; la scène est toujours provisoire, le théâtre s'inscrivant dans un lieu préexistant
(Eglise, Grand-Place); et ce n'est pas un métier.

L'acteur d'aujourd'hui redeviendra demain prêtre, artisan ou échevin.


Illustration : François Bourgeon

Cette insertion périodique du théâtre dans la vie de la collectivité donne à la représentation un poids particulier. La communauté se donne en spectacle à elle-même, étalant sa force, sa cohésion et sa richesse, ses hiérarchies aussi (réelles ou burlesques); plus encore, c'est l'occasion d'émotions collectives où l'assistance entière communie dans les mêmes valeurs religieuses et sociales (ou les ridiculise, comme à carnaval, mais là aussi de manière collective et intégrée dans la vie de la cité).

Le théâtre médiéval est un théâtre qui a encore l'ambition de tout dire et de tout montrer. Il se veut une explication globale du monde. A ce titre, rien ne lui est étranger. Il peut mêler rire et pleurs, effroi et poésie, dialogue métaphysique et gaudriole obscène dans la même scène. Le Moyen Age procède volontiers par accumulations excessives, juxtapositions et redites. C'était un théâtre fait pour être joué : musique, effets spectaculaires, mimiques d'acteurs lui sont consubstantiels. Ce théâtre reste, dans son foisonnement désordonné, un théâtre de l'essentiel, qu'il mette en scène les obscures pulsions qui se libèrent en carnaval ou qu'il fasse dialoguer la Divinité et sa créature.


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