A l'instant Georges monta sur son
cheval, et se fortifiant du signe de la croix, il attaque avec
audace le dragon qui avançait sur lui : il brandit Sa lance avec
vigueur, se recommande à Dieu, frappe le monstre avec force et
l'abat par terre : "jette, dit Georges à la fille du roi, jette
ta ceinture ou cou du dragon ne crains rien, mon enfant". Elle
le fit et le dragon la suivait comme la chienne la plus douce.
Or, comme elle le conduisait dans la ville, tout le peuple
témoin de cela se mit à fuir par monts et par vaux en disant : " Malheur à nous, nous allons
tous périr à l'instant !"
Alors saint Georges leur fit signe en disant :
" Ne craignez rien, le Seigneur m'a envoyé exprès vers vous afin que je vous délivre des malheurs que vous causait ce dragon : seulement, croyez en Jésus-Christ, et que chacun de vous reçoive le baptême, et je tuerai le monstre."
Alors le roi avec tout le peuple reçut le baptême, et saint Georges, ayant dégainé son épée, tua le dragon et ordonna de le porter hors de la ville.
Quatre paires de boeufs le traînèrent hors de la cité dans une vaste plaine.
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Or, ce jour-là vingt mille hommes
furent baptisés, sans compter les enfants et les femmes.
Quant au roi, il fit bâtir en l’honneur de la bienheureuse Marie
et de saint Georges une église d'une grandeur admirable. Sous
l’autel, coule une fontaine dont l’eau guérit tous les malades :
et le roi offrit à saint Georges de l’argent en quantité
infinie; mais le saint ne le voulut recevoir et le fit donner
aux pauvres.
Alors saint Georges adressa au roi quatre avis fort succincts. Ce fut
d'avoir soin des églises de Dieu, d'honorer les prêtres, d'écouter avec soin
l’office divin et de n'oublier jamais les pauvres. Puis après avoir embrassé
le roi, il s'en alla.
Toutefois on lit en certains livres que, un dragon
allait dévorer une jeune fille, Georges se munit d'une croix, attaqua le
dragon et le tua. (...)
De tous les livres que nous a légués le
moyen âge, un des plus recherchés et des mieux accueillis fut,
de l'aveu de tous, la Légende dorée *. Les manuscrits qu'en
possèdent les bibliothèques publiques et particulières sont
innombrables, et exécutés pour la plupart avec un luxe
d'ornementation et un soin qui prouvent incontestablement le
mérite dont jouissait |