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LÉGENDE DE GILLES DE CHIN
Par Joseph Delmelle.
Fédération du Tourisme 1986.

Héros d'une des légendes les plus caractéristiques et les plus vivaces du Hainaut, Gilles de Chin appartient aussi à l'histoire. Ses aventures ont été contées, entre 1230 et 1250, par Gauthier de Tournai dont la « Canchon Monsignor » se basait, de son propre aveu, sur un récit de Gautier li Cordier. Né peut-être à Chin - village du Tournaisis jumelé avec celui de Ramegnies , Gilles de Chin, de Berlaymont, de Chièvres, de Sars et de Wasmes est cité, dans trois actes authentiques de 1123, à propos d'une donation faite à l'abbaye de Saint-Ghislain, par son père Gonthier et par lui-même de terres situées à Wasmes.

Le plus crédible des anciens chroniqueurs hennuyers, Gislebert, nous apprend qu'il figurait au nombre des compagnons d'armes et des conseillers du comte de Hainaut Baudouin IV, dit le Bâtisseur. Ayant participé à la croisade, il épousa Ida (ou Eva) de Chièvres, participa à la guerre contre le Brabant et fut tué en 1137, vraisemblablement le 12 août, à Bouchain ou à Rollecourt,

en Ostrevant. Inhumé dans le cloître de l'abbaye de Saint-Ghislain, son mausolée - avec gisant - a été transféré à Mons, à la fin du XVIIIème siècle, et placé dans l'ancienne chapelle castrale Saint-Calixte où il est n'est actuellement plus visible.

Apparemment, c'est au XVIème siècle que les moines de Saint-Ghislain auraient propagé la légende de Gilles de Chin. Ce récit, mythique et les éléments de biographie qui nous sont fournis par Gauthier de Tournai nous permettent d'évoquer la figure de ce chevalier sans peur et sans reproche.

Jeune homme, Gilles de Chin participe à différents tournois, s'y distingue et lie connaissance avec une de ses admiratrices, la comtesse de Duras, qui est mariée. « La comtesse est à son balcon avec ses demoiselles ; elle s'appuie au pilier (selon Gauthier de Tournai). Elle est vêtue d'un bliaut simple, ses tresses éparses pour la chaleur, déshabillée et sans guimpe,
très jeune encore, car elle n'a pas dix-huit ans... Une étincelle la touche au coeur sous la mamelle et la fait frémir de tout son corps, changer de couleur et pâlir... ».


Le comte de Duras ignore tout du tendre sentiment de sa femme pour le jeune et brillant chevalier. « Dame, lui-dit-il, regardez là l'écu de ce chevalier et prenez-le en considération ! » Mis en présence de la comtesse, Gilles se sent défaillir à son tour.  Les deux jeunes gens s'avouent leur amour mais celui-ci ne peut et ne doit être divulgué. « Tenez de moi cette loi, dit la comtesse à Gilles : que vous ne vous vanterez jamais ; mettez l'amour en votre coeur, non en la langue ! ». Cet amour impossible incite Gilles à participer à la croisade. Là-bas, en Terre Sainte, en combattant les infidèles, il oubliera sans doute son « amie ». Il hésite cependant mais, certaine nuit, le Christ lui apparaît en songe, lui rappelle sa passion et l'invite à prendre la croix. Gilles s'embarque donc, combat les Sarrasins, affronte un géant redoutable, lutte contre des brigands, s'aventure jusqu'en Egypte, est attaqué par un lion mais tue celui-ci puis est mis en présence d'un serpent ou d'un crocodile qu'il parvient également à terrasser. Ses exploits parviennent aux oreilles de la reine de Jérusalem qui lui fait des avances amoureuses. Gilles ne cède pas et rentre en Hainaut avec l'espoir de revoir sa dulcinée. Hélas, celle-ci est passée de vie à trépas ! Que faire sinon, pour atténuer sa peine de coeur, accomplir de nouvelles prouesses guerres et tournois.


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