Abbaye du Val des Ecoliers

On peut consulter aux Archives de l'Etat à Mons un "Registre de la Confrérie de la Miséricorde sous l'invocation de Saint-Jean le Décollé, érigée canoniquement en l'Abbaye de Notre-Dame du Val, dite des Ecoliers, à Mons, diocèse de Cambray, le 29 d'Aoust 1699 par imitation de la même Confrérie érigée à Rome l'an 1488".

Ce registre fut établi en 1699. Le 29 août 1699 peut donc être considéré comme la date réelle d'érection de la Confrérie. Cependant en 1706, dans une lettre adressée à "Messeigneurs les Gouverneur, Président et Gens du Conseil Souverain du Roÿ en Haynau", les confrères signalent "qu'ils se sont établis, en cette ville (Mons), le 22 d'Avril 1699 (4)."

L'objectif de la confrérie est précis

"Nos fonctions consistent à visiter les infortunés dans les prisons, à fournir à leurs besoins au moyen des secours que nous pouvons recueillir, à les consoler, les ramener à la religion, les assister au supplice, les ensevelir et faire célébrer pour eux des sacrifices avant et après leur mort" (5).

Lors de leur installation à Mons en 1699, les confrères choisirent donc comme "local" l'Abbaye du Val des Ecoliers. Une "chambre basse" leur était réservée et l'Abbé du Val célébrait leurs offices.


Première page du livre d'or des Beubeux.
Source : Benoît Van Caenegem

 Mais l'espace dont ils disposaient devait être exigu si l'on en croit un écrit du début du 18e s. conservé dans les archives de la Confrérie. "...(ils) se sont établis en 1699 pour exercer leurs offices et autres oeuvres de miséricorde conformément à leurs règles... dans l'église de l'Abbaye du Val..., mais depuis ce temps leur confrérie étant de beaucoup augmentée par plusieurs Ecclésiastiques et autres personnes, ils sont sortis de laditte abbaye du Val... Ils se sont adressés au Roy pour obtenir en propriété la chapelle de Saint-Jacques pour y faire leurs offices et exercices".

Chapelle Saint-Jacques

La chapelle Saint-Jacques - qui deviendra chapelle Saint-Jean - se trouvait au bas de la rue de Nimy. Dès 1403, en effet, à l'initiative de bourgeois revenus de pèlerinage à Saint-Jacques en Galice, un hôpital y avait été établi. C'est cet hôpital et sa chapelle que la Confrérie de la Miséricorde occupera dès 1706 (6). L'autorisation définitive d'occuper cette chapelle leur fut accordée le 27 février 1706).

L'ouverture officielle de l'oratoire de la Confrérie ne sera pourtant célébrée que le 20 septembre 1707. Lors de la reprise de Saint-Jacques par les confrères (7) de la Miséricorde, des travaux furent certainement entrepris. Une lettre du 19e siècle, alors que la chapelle avait été vendue comme bien national, mentionne "la belle église et les bâtiments


que nous  (les confrères de Saint-Jean) occupions dans la rue de Nimy, bâtis de nos propres deniers..." On sait que la chapelle fut entièrement reconstruite entre 1769 et 1771 (8). Au cours du 18e siècle, c'est donc au bas de la rue de Nimy que se réunissait la Confrérie de la Miséricorde - ce qui entraîna de nombreux conflits avec le Curé de la Paroisse Sainte-Elisabeth (9). Un registre tenu par la Confrérie, et dans lequel sont consignés les noms de ceux qui ont été exécutés et accompagnés par les confrères, nous confirme, de plus, que la chapelle de la rue de Nimy possédait son propre cimetière : "Du 30 octobre 1782, ledit jour a été exécuté par la corde Jacques Joseph Tombeux, marié, natif de ... en Brabant, sans profession, pour vols, âgé de 27 ans et demi, et son corps fut enterré dans le cimetière de la chapelle de la confrérie.".


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